« Savez-vous faire un PSE … ? » « Combien de
PSE avez-vous réalisé … ? » « Savez-vous rédiger et négocier les livres I et
II… ? ». En tant que dirigeant expérimenté dans le domaine de la
restructuration d’entreprises avec une expérience des licenciements collectifs
et du PSE, j’entends actuellement souvent ce genre de questions.
J’ai noté que les actionnaires, fonds de
retournement et intermédiaires en recherche de dirigeants pour reprendre en
main leur société en difficulté, attachent beaucoup d’importance à cet aspect
technique, parfois jusqu’à en faire leur critère de sélection majeur au
détriment d’autres savoir-faire.
Pourtant, la loi de sécurisation de l’emploi
du juin 2013 a réformé profondément la procédure de licenciement économique
avec Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE). En particulier, la nouvelle
procédure permet dorénavant à l’employeur de définir le contenu du PSE soit par
la conclusion d’un accord collectif avec les délégués syndicaux, soit par la
rédaction d’un document unilatéral. Leur contenu est encadré par la loi et devra
faire l'objet, respectivement, d'une validation ou d'une homologation par
l'administration.
Ainsi, avoir l’expérience de réalisation d’un
PSE est souhaitable pour un dirigeant chargé d’une restructuration, mais la
capacité à se faire conseiller, s’adapter et décider dans un contexte inconnu et
l’éthique du dirigeant sont tout autant des gages de succès.
De plus, il est important de souligner que
les compétences d’une équipe dirigeante pour réussir un Plan de Sauvegarde de
l’Emploi sont :
- le savoir-faire
pour élaborer, négocier et mener à bien un projet de réorganisation dont
le PSE n'est qu'une composante, - la capacité
d'évaluer les impacts financiers de ce projet suivant plusieurs
hypothèses, avec une expertise externe et neutre si nécessaire, - la connaissance
des règles juridico-sociales concernées, complétée par un travail d'équipe
avec un expert dans ce domaine, - le savoir être
pour dialoguer avec toutes les parties prenantes avec respect, fermeté et
le plus de sérénité possible, - la capacité à
trouver le bon équilibre entre les intérêts de l’actionnaire et le besoin de
reconversion du personnel quittant l’entreprise, - le savoir faire
pour relancer l’entreprise d’une façon durable, en particulier en proposant
un projet de réorganisation viable qui permettra de mobiliser le personnel
qui reste au sein de l’entreprise.
Rédigé par Didier Douziech
avec le concours des membres de
Skills-Alliance : Philippe Despas, Jean-Jacques Durante et Jean-Luc Imbert
Source photo : www.lemonde.fr